Entretien avec Claude Carat, premier ami de la fête de la gastronomie
Il suit de près les préparatifs de la prochaine fête de la gastronomie qui aura lieu du 22 au 24 septembre prochain. Rencontre avec Claude Carat, le premier ami des amis de la fête de la gastronomie.
Claude Carat au plus près des gastronomes
À quelques semaines de la prochaine édition de la fête de la gastronomie, nous avons rencontré Claude Carat, l’homme, qui en coulisses, parle à l’oreille des acteurs et des passionnés de la gastronomie française.
Expliquez-nous le but de l’association « Les amis de la Fête de la Gastronomie » ?
C’est très simple, notre association a pour but de faire connaître la Fête de la Gastronomie , de participer à son développement et à son rayonnement en France et ailleurs.
En tant que Président des amis de la fête de la gastronomie, parlez-nous de votre rôle au sein de cette association ?
Je rencontre les décideurs, les leaders d’opinion, les présidents d’associations, d’offices de tourisme, de comités des fêtes, de collectivités locales, représentants des métiers de bouche, lycées hôteliers, CFA, producteurs, pour leur proposer, suggérer, les inciter à organiser des événements autour de la Fête de la Gastronomie. Nous demandons à nos adhérents d’avoir la même démarche. J’organise moi même des événements.
Comment s’est déroulée l’édition 2016 sur le thème des cuisines populaires ?
Ce fut une belle édition avec plus de 10 500 événements. Ce thème des cuisines populaires a été choisi avec pertinence. En effet, nous n’avons jamais autant parlé de cuisine et de ce que l’on met dans nos assiettes. C’est aussi un enjeu de société, que veut-on ? Est ce que l’on prépare notre repas nous même, en famille ou est ce que l’on achète de la nourriture toute prête ? Ces questions ont fait l’objet d’un très enrichissant colloque organisé par Madame la Ministre Martine Prinville à Bercy. Ce colloque a été l’occasion de réfléchir, discuter, échanger et dialoguer autour de trois « tables rondes » sur la nécessité de mieux connaître les cuisines populaires, les cuisines populaires au restaurant et les produits de qualité pour cuisines du quotidien (peut-on manger bon et bon marché ?)
De notre côté, Les amis de la Fête de la Gastronomie ont été à l’initiative de plusieurs événements :
– Pour la troisième année consécutive, les restaurants scolaires des collèges de Haute-Savoie ont organisé des événements culinaires le vendredi au moment de la fête. J’en profite pour remercier le personnel des collèges, ils ont vraiment joué le jeu avec passion. Je remercie beaucoup Madame la responsable du service Restauration du Conseil du Département pour son engagement, sa gentillesse et sa compétence.
– Depuis deux ans, la commune d’Alex, située entre Annecy et La Clusaz, a organisé une très belle FdlG. Nous avons fait un bon travail préparatoire. Je remercie toutes les personnes qui se sont engagées avec une belle volonté pour valoriser leurs professionnels et créer de belles animations. Je remercie grandement Madame Le Maire qui a bien compris l’intérêt d’organiser la Fête de la Gastronomie dans son village.
– Le Lycée hôtelier François Bise à Bonneville a organisé une série d’événements, cours de cuisine et d’oenolgie, conférences, marché de producteurs bio, repas gastronomique. Un grand merci à vous tous, Monsieur le Proviseur, Monsieur le Chef des Travaux, Mesdames et Messieurs les professeurs.
– L’association Prioriterre, en partenariat avec le Lycée François Bise, a organisé le trophée des Toques Éthiques. Les équipes ont trois heures pour cuisiner un plat ou un dessert avec une empreinte écologique minimum (produits locaux, de saison, bio, déchets limités, préservation de la biodiversité, etc.)
– Le Lycée Professionnel Auguste Escoffier de Cagnes avec son Chef des Travaux ont mis en place une série d’événements, fabrication de pains et petits fours, du chocolat et des confiseries, initiation à la dégustation du vin avec les vignerons, etc. Monsieur le Chef des Travaux a su entraîner et communiquer sa passion à la municipalité de Cagnes sur Mer pour l’organisation de quantité d’événements. J’envoie un grand merci à Monsieur le chef des travaux et à la municipalité.
– Une dizaine de professeurs de Français Américains aux USA organisent, avec ferveur, des événements gastronomiques dans leurs classes. J’en profite également pour leur dire un grand merci.
Parlez nous de quelques événements rhonalpins organisés pour l’occasion ?
Voilà un exercice difficile, il y en a eu beaucoup, la liste serait trop longue pour cette tribune. Sachez que ces événements sont organisés avec de la passion, du professionnalisme, de l’abnégation, dans un soucis de partage et transmission. Je veux tout de même parler de l’ADPM : Association pour le développement et la Promotion des Marchés, appelée « M ton Marché », créée en février 2004, à l’initiative de la Chambre du Commerce et de l’Industrie de Lyon. Les amis de la fête de la gastronomie sont partenaire avec l’ADPM. La magnifique équipe de cette association organise tout au long de l’année beaucoup d’animations et manifestations sur les marchés en région Auvergne Rhône-Alpes et Loiret. Avec un point d’orgue pour la la Fête de la Gastronomie. Mille mercis à vous.
Quels sont les enjeux que vous souhaitez développer/faire évoluer pour la prochaine fête via l’association ?
Nous allons reconduire nos actions des années précédentes tout en initiant des nouvelles, c’est pour cela que l’association a été créée. Par ailleurs nous travaillons sur différents sujets :
– un livre de recettes pour autistes gourmets et ceux qui ne le sont pas encore. En juin 2016, je rencontre Josef Schovanec. Je lui parle de la Fête de la Gastronomie et il me dit « Nous allons faire un livre de recettes pour gourmets autistes ». Voilà comment l’histoire à commencée… Sur le site www.autischef.com, nous récupérons les recettes que les parents imaginent pour leurs enfants autistes. Elles seront « revisitées » par Guillaume Gomez et Michel Roth. L’idée est de sortir ce livre pour la Fête de la Gastronomie 2017, en intégrant les nombreuses associations d’autistes pour des événements culinaires sur le territoire. Le thème de cette année « au cœur du produit » colle vraiment bien avec le thème de l’alimentation pour cette différence qu’est l’autisme.
– un festival international des fours à pain. Nous avançons plus doucement. Il nous faut des volontaires.
– Quelles sont les solutions pour consommer « local » dans notre région (plusieurs alternatives : panier à la semaine, etc)… Comme ailleurs, l’offre est importante pour les locavores : les AMAP, les Gaec, la vente à la ferme, les marchés. Les bons produits de saison ne manquent pas. Je remarque avec satisfaction que beaucoup de jeunes agriculteurs changent les méthodes d’exploitation de leurs terres.
Quelles sont vos spécialités culinaires rhonalpines préférées ? Proposez nous un menu « tout Auvergne Rhône-Alpes » ?
Je suis gourmand et j’aime tout, même le céleri rave. Je ne connais pas encore la cuisine auvergnate et je souhaite la découvrir. Je connais mieux la cuisine dauphinoise et lyonnaise, le gratin dauphinois, le gratin de côtes de bette au fromage de chèvre, le cardon à moelle, les ravioles du royans, toute la cuisine lyonnaise sans exception et, bien sur, je n’oublie pas la tartiflette après une bonne journée de ski ou raquettes.
Mon menu pourrait s’articuler de la manière suivante. En apéritif, je sers un vin de noix de ma fabrication. Pour les entrées, des ravioles du Royans arrosées de beurre noisette de brebis, du saucisson de cochon sorti de l’huile et cuit doucement au bouillon, accompagné de grattons et de cervelle de canut accompagné d’un blanc léger comme un Chardonnay de Jongieux.
Pour le plat, un chapon de Bresse avec un gratin de côte de bette au fromage de Bresse, un filet de fera ou d’omble chevalier de nos lacs de montagne, avec une cuisson extrêmement légère, accompagné d’une purée de panais au beurre et lait de brebis, tout cela servi avec un blanc Crozes Hermitage.
Pour le fromage, un Saint-Marcellin sélection ou Saint-Félicien qui s’oublie légèrement, une fourme d’Ambert ou de Montbrison à point une Roussette Marestel de Jongieux, elle est légèrement fruitée. J’aime ce fruit avec le fromage.
Pour le dessert, les traditionnels et incontournables œufs à la neige légèrement caramélisés et accompagnés avec une belle pogne de Romans de ma fabrication. Mon père était « mitron » à Romans et avec, évidemment une clairette de Die bio.
Après le café je ne résiste pas à servir une Chartreuse verte VEP (vieillissement Exceptionnellement Prolongé) dans un verre ballon sorti du congélateur. A boire avec modération, bien sûr.
Avez-vous des propositions de promenades pour aller à la rencontre des producteurs de la région ?
Oui, je vous parlais de Jongieux à l’instant. C’est un endroit magnifique entre la dent du chat et le Rhône. C’est un très beau vignoble exposé plein sud ou il y a de belles adresses gastronomiques. Le Bugey a aussi de très beaux paysages et vignobles. La « journée des fermes ouvertes » ou « tous à la ferme » sont des moments privilégiés pour découvrir nos paysages et notre terroir.
Un mot pour conclure ?
Notre association « les amis de la Fête de la Gastronomie » a été créée avec la bienveillance du Commissariat Général à la Fête de la Gastronomie et Madame la Commissaire Générale que je remercie infiniment. Je remercie également Madame la Chargé des Relations Presse des « Tables et Auberges de France » qui a bien voulu être la vice-présidente de notre association. Nous souhaitons attirer et fédérer tous les passionné(e)s de cuisine, de gastronomie, de produits de terroir, amateurs ou professionnels.
Contact
Les amis de la fête de la Gastronomie
claudecarat@gmail.com
Facebook les amis de la fête de la gastronomie
La fête de la gastronomie 2017
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