Virginie Dubois-Dhorne est Championne du Monde des Fromagers !
Virginie Dubois-Dhorne, par amour du fromage…
Lundi 13 septembre 2021, Virginie Dubois-Dhorne a été sacrée championne du monde et première femme française à remporter ce titre. La reconnaissance d’un niveau exceptionnel de connaissance, de technique et de créativité. Le fruit également de 8 mois de travail de plus en plus acharné au fur et à mesure que le jour J approchait. Virginie a réussi à s’imposer devant neuf talentueux finalistes venus des quatre coins du monde pour s’affronter lors d’un marathon de 9 épreuves mêlant théorie et pratique. Quizz, dégustation à l’aveugle, grand oral, découpe, préparation culinaire, association de goûts, sculpture à partir de fromages, dressage d’un petit et d’un grand plateau de fromage : toutes les facettes du métier de fromager étaient jugées pour départager ces champions.
L’expérience et le travail au service de la créativité
Tout au long de la journée, Virginie a réussi à se démarquer par la finesse de ses préparations et par son inventivité. Sa sculpture de la fable du Corbeau et du Renard sur du Manchego, de la Tommette de Brebis et de la Mimolette Extra-Vieille est une petite oeuvre d’art qui a épaté le jury. La variété et l’originalité de ses associations de saveurs ont été particulièrement appréciées. Après s’être hissée sur la deuxième marche du podium en 2019, Virginie a pu se servir de son expérience pour redoubler de concentration durant les 9h de concours. Cette fois, la médaille d’or l’attendait. Elle est le fruit de longues journées et nuits de travail, pendant lesquelles Virginie se préparait pour toutes ces épreuves, jusqu’à aller à la limite de ses capacités physiques. Une consécration méritée qui vient compléter un palmarès déjà bien fourni puisque Virginie avait déjà remporté la Lyre d’Or en 2016 et le Concours de Fontainebleau en 2018.
Tombée dans le fromage par amour (d’un fromager)
Alors en préparation d’une thèse de littérature allemande, Virginie avait bien juré ses grands dieux en épousant son fromager de mari qu’elle ne toucherait jamais un morceau de fromage. Mais l’amour et les circonstances en ont décidé autrement ; depuis bientôt 15 ans, elle prend de plus en plus de responsabilités dans l’entreprise familiale basée à la Citadelle d’Arras : sur le stand des Halles de Wazemmes à Lille, dans le laboratoire qui produit tous les plats préparés, dans la confection des plateaux destinés aux particuliers comme aux professionnels. Ajoutez à cela 4 enfants, il n’était pas nécessaire d’en rajouter pour occuper les semaines. C’était sans compter sur le goût du défi et l’envie de se surpasser qui la poussaient vers la reconnaissance suprême.
La reconnaissance du travail artisanal de la Finarde
Le titre de Virginie Dubois est également la victoire de toute une petite entreprise. Après avoir fait ses premières armes de fromagère au Touquet, dans une crémerie ouverte en 2004, cette Arrageoise de 44 ans a racheté avec son mari, Jean-François Dubois, en 2006 la société de sa belle-mère. Arpentant les marchés, jusqu’aux très réputées et courues halles de Wazemmes, à Lille, le duo s’est ensuite mis en tête de développer une activité d’affinage dans les entrailles d’une poudrière de la citadelle d’Arras.
La Finarde dispose aujourd’hui de 200m² de caves d’affinage (dont 100m2 en caves naturelles) en plein coeur de la citadelle d’Arras. Cela permet de proposer des affinages spécifiques sur différentes familles: pâtes pressées (Mimolette, Gouda…), croûtes lavées (Maroilles, Vieux Lille, Bergues), alpages et estives de garde (Pyrénées, Suisse…), croûtes fleuries sur paille (Brillat-Savarin…), chèvres fermiers secs ou confits (Chavignol, Selles-sur-Cher…)
ou produits méditerranéens (Feta au tonneau…)
> La finarde
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Texte : Eddy Arnaud
Photos : ©DR
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