Saint Jean, 90 ans de pâte, de goût et de patrimoine
Il y a des nourritures qui portent une région entière. La raviole Saint Jean en fait partie : fine comme une feuille, fondante en bouche, faite d’un simple pliage de pâte qui enferme une garniture généreuse au Comté, fromage blanc et persil. Depuis 1935, la Maison Saint Jean écrit l’histoire de cette spécialité à Romans-sur-Isère, au cœur d’un territoire où tradition et modernité se rencontrent autour d’un même credo : donner du sens à ce que l’on met dans l’assiette.

Des débuts modestes et une invention qui change tout
L’aventure commence avec Émile Truchet, restaurateur passionné, qui entend faire de la raviole autre chose qu’un humble plat du quotidien. Très tôt, la maison investit dans la mécanique domestique : la raviolatrice, petite révolution technique, permet de reproduire le geste délicat des ravioleuses tout en augmentant les volumes sans trahir la finesse du pli. C’est le point de départ d’une success-story locale devenue entreprise industrielle, mais restée fidèle à ses origines.
90 ans, une entreprise familiale devenue maison partagée
Aujourd’hui, Saint Jean fête ses 90 ans avec des chiffres et des engagements qui racontent autre chose qu’une simple croissance : 527 collaborateurs, des lignes de production modernes et respectueuses, et surtout une ambition claire — transmettre un savoir-faire. Le siège récent, UNISSON, symbolise ce passage : 3 400 m² pensés pour le travail collaboratif, l’innovation et le bien-être des équipes, tout en permettant une montée en capacité pour répondre à la demande sans diluer la qualité.
La raviole du Dauphiné, patrimoine, Label Rouge et IGP
Au cœur de l’offre, la raviole du Dauphiné, labellisée Label Rouge et IGP, affirme la volonté de Saint Jean de protéger et valoriser un produit emblématique. Sa recette est simple mais exigeante : une pâte fine au blé tendre et œufs, un cœur constitué de Comté AOP, de fromage blanc frais et de persil. La cuisson, qu’elle soit pochée, gratinée ou poêlée, révèle des textures et des émotions différentes, et transforme un repas en souvenir.
Une gamme qui a grandi, de la tradition à l’audace
Saint Jean ne s’est pas contentée d’industrialiser une recette : la maison a élargi et renouvelé son catalogue pour répondre aux goûts contemporains sans renier l’authenticité. On trouve aujourd’hui :
- Les ravioles classiques du Dauphiné (Label Rouge IGP) ;
- Les ravioles à poêler, croustillantes à l’extérieur et fondantes au cœur — un succès pour l’apéritif ou une cuisine rapide ;
- Les grandes ravioles et pâtes farcies, développées autour de garnitures nobles (morilles, Beaufort, langoustines, tomates confites) ;
- Une offre de gnocchi, quenelles, cakes salés et autres spécialités prêtes à gratiner ;
- Des innovations saisonnières et des recettes signatures pensées pour la restauration ou le rayon traiteur.
Cette diversité permet à Saint Jean d’être présente sur la table du quotidien comme sur celle des chefs.
Qualité, traçabilité et ancrage local
La maison affiche des engagements concrets : près de 80 % d’ingrédients d’origine française, dont quasiment la moitié provient de la région Auvergne-Rhône-Alpes. L’objectif est clair : rapprocher matières premières et lieux de production, réduire l’empreinte et soutenir des filières locales. Les lignes de production sont conçues pour limiter le gaspillage, réutiliser la chaleur industrielle et réduire les emballages, une démarche s’inscrivant dans une stratégie de long terme.
Industrie et artisanat, un juste équilibre
Si Saint Jean a industrialisé le geste, l’entreprise n’a jamais renié l’exigence artisanale. Les équipes de production, les techniciens, les chefs de recette et les « ravioleuses » modernes s’attachent à reproduire la finesse et la régularité d’autrefois. Le service qualité est exigent : contrôles, traçabilité, certifications ISO et IFS garantissent sécurité et constance. C’est ce mariage de rigueur et d’émotion qui fait la singularité du produit.
Innovation produit et R&D culinaire
La R&D ne se contente pas de nouvelles farces : elle explore les textures, optimise la conservation, imagine des formats pratiques (barquettes pour gratin, portions individuelles, ravioles à poêler). Saint Jean collabore aussi avec des chefs et des écoles pour imaginer des recettes qui respectent la tradition tout en portant une touche contemporaine — du classicisme réinventé au produit prêt à l’emploi « premium ».
Un acteur engagé et responsable
Au-delà de la qualité alimentaire, Saint Jean s’investit dans des actions sociales : formation interne, transmission de gestes professionnels, et coopération locale avec producteurs et artisans. L’usine elle-même a été repensée pour réduire son empreinte (emballages allégés, optimisation énergétique) et pour favoriser des conditions de travail agréables.

Le goût comme vecteur d’émotion, comment servir la raviole aujourd’hui
La raviole se prête à mille occasions. Pochée simplement et nappée de beurre noisette et d’une herbe fraîche, elle devient un plat du quotidien raffiné. Gratinée au four avec une crème légère et une râpée de Comté, elle se transforme en plat de fête. Poêlée, elle se glisse sur un bar à tapas. Les chefs la déclinent en version sucrée, en mille-feuille salé, en bouchée apéritive — preuve qu’un produit simple, bien pensé, est aussi un formidable terrain d’expression.
Saint Jean n’est pas seulement une marque, c’est une histoire collective qui réunit artisans, ingénieurs, ravioleuses d’hier et équipes d’aujourd’hui. À travers 90 années d’expérience, la maison prouve qu’on peut industrialiser sans dénaturer, innover sans oublier, et faire du quotidien un moment de plaisir. Offrir ou cuisiner des ravioles Saint Jean, c’est transmettre une part de patrimoine, une émotion simple mais profonde : celle d’un plat qui rassemble, console et célèbre le terroir. Bon appétit.
La recette du Gratin fondant de ravioles du Dauphiné au Comté et à la sauge
Pour 4 personnes — Préparation 15 min — Cuisson 15 min
Ingrédients
- 6 plaques (≈ 24 ravioles) de Ravioles du Dauphiné Label Rouge Saint Jean (environ 300 g)
- 30 g de beurre + 20 g pour les sauges
- 200 ml de crème fraîche légère (ou crème entière pour plus d’onctuosité)
- 100 g de Comté râpé (24 mois conseillé pour la richesse aromatique)
- 4-6 feuilles de sauge fraîche
- Sel fin et poivre du moulin
- 1 pincée de muscade (facultatif)
Préparation
- Préchauffer le four à 200 °C (chaleur tournante si possible).
- Pocher : Portez une grande casserole d’eau salée à ébullition légère. Plongez les plaques de ravioles 10 à 15 secondes : elles doivent juste se détacher et rester fermes. Égouttez délicatement sur un linge propre.
- Beurre de sauge : Dans une petite poêle, faites fondre 20 g de beurre jusqu’à ce qu’il commence à prendre une couleur noisette. Ajoutez les feuilles de sauge et laissez infuser 30 secondes, puis retirez du feu. Réservez.
- Assemblage : Beurrez un plat à gratin (ou 4 petits plats individuels) avec 10 g de beurre. Disposez une couche de ravioles pochées. Nappez d’un filet de crème (environ 1 à 2 cuillères à soupe par couche), parsemez de Comté râpé, poivre, et une pincée de muscade si souhaité. Répétez pour former deux couches (selon la taille du plat). Terminez par une généreuse couche de Comté. Versez le beurre de sauge tiède en filet sur le dessus.
- Gratiner : Enfournez 10 à 12 minutes, jusqu’à ce que le dessus soit bien doré et que la crème bouillonne. Si vous aimez une croûte ultra-croustillante, passez 1 à 2 minutes sous le gril en surveillant.
- Finition : Laissez reposer 2 minutes, décorez de quelques feuilles de sauge fraîches et servez immédiatement.
Astuces du chef
- Remplacez le Comté par un vieux Beaufort pour une note plus alpine, ou incorporez un peu de crème infusée au vin blanc pour un relief supplémentaire.
- Pour une version légère, utilisez une crème à 15 % MG et un fromage râpé plus dosé, mais conservez la généreuse abondance : c’est le charme du gratin.
- Servez avec une salade verte bien vinaigrée (vinaigrette à la moutarde douce) et un verre de vin blanc sec, typé Jura ou Savoie, pour contraster la richesse du plat.
